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par Shimon Samuels et Alex Uberti

Paris, le 9 mai 2025

L’Union européenne de radio-télévision (UER) s’est vue fustigée, ces dernières semaines, pour des appels à expulser la candidate israélienne du prochain concours Eurovision de la chanson. Celui-ci se tiendra en mai en Suisse, à Bâle, « le berceau du sionisme ».

L’année dernière, il s’était tenu à Malmö, en Suède, ville qui  connu des actes haineux contre les Juifs, y compris des attaques contre le rabbin local. Lors de l’Eurovision 2024, entre autres, des parlementaires espagnols de Podemos, de Sumar, de partis de gauche et de partis nationalistes régionaux avaient appelé au boycott de la chanteuse israélienne Eden Golan. Cette dernière avait terminé deuxième du vote du public, grâce à la puissance de sa chanson Hurricane et à la solidarité mondiale contre la discrimination répugnante des spectateurs présents, de plusieurs autres concurrents et la profusion de menaces de mort en ligne.

Cette année encore, des membres de la « gauche populiste » espagnole – dont le ministre de la Culture Ernest Urtasun (affilié au parti écologiste de gauche catalan) – ont coparrainé avec l’Irlande et la Slovénie une pétition, pour « discuter de l’interdiction à Israël de participer à l’Eurovision » !

L’Irlande, par l’intermédiaire de la chaîne RTÉ, a exigé qu’Israël soit disqualifié ! L’année dernière, la concurrente irlandaise Bambie Thug avait déjà exprimé son soutien à l’expulsion d’Israël. Mais nous avons des cauchemars pires à gérer, compte tenu de tous les terroristes islamistes, des dictateurs et des fanatiques religieux qui nous entourent !

Enfin, dernier élément mais non des moindres, la Slovénie a signé la pétition. Sa chaîne de télévision et de radio RTVSLO s’est révélée à plusieurs reprises violemment antisémite.

Cette pétition semble être conçue pour plaire au Hamas et à d’autres antisémites. Hélas, la position de l’Espagne n’est pas surprenante, car le parti de gauche populiste Podemos, qui fait partie de la coalition gouvernementale, a entretenu des relations étroites avec la République islamique d’Iran, exprimant ainsi un parti pris récurrent à l’encontre d’Israël.

Néanmoins, l’Espagne a envoyé en Israël deux avions bombardiers d’eau pour lutter contre des feux de forêts, en particulier autour de Jérusalem. Les causes de ces incendies font actuellement l’objet d’une enquête.

Une autre attaque contre l’Eurovision provient d’une lettre des « Artistes pour la Palestine », affirmant qu’« Israël n’a pas le droit d’adhérer à l’UER », répétant les accusations habituelles d’apartheid contre les Palestiniens et de génocide à Gaza et établissant un parallèle révoltant entre la Russie (qui a envahi l’Ukraine pour la conquérir et l’annexer) et Israël (qui a été envahi par le Hamas depuis Gaza et qui a consécutivement mené la guerre contre les terroristes pour récupérer ses citoyens kidnappés et sécuriser ses frontières).

Cette lettre, signée par plus de soixante-dix ex-candidats de l’Eurovision, exige que la chanteuse israélienne Yuval Raphael et la société de radiodiffusion publique israélienne Kan soient bannies du concours. Il semblerait que trente de ces « artistes » soient originaires d’Islande... dont la ministre des Affaires étrangères de ce pays, qui est même allée jusqu’à déclarer que « la participation d’Israël n’est pas naturelle » (sic) ! Les signataires auraient envoyé leur lettre à la Cour internationale de justice. Nous suggérons que celle-ci les inscrive sur la liste des « délinquants haineux », compte tenu de leurs préjugés avoués.

Yuval Raphael, 24 ans, a assisté au festival Nova le 7 octobre 2023. Elle s’est cachée, simulant la mort, tandis que les terroristes du Hamas assassinaient ses amis à bout portant. Sa chanson s’intitule à juste titre A New Day Will Rise (un jour nouveau se lèvera).

Nous demandons instamment à l’UER de rejeter le sectarisme ambiant et d’encourager l’inclusion, le talent et la joie au sein du concours Eurovision, qui se tiendra à Bâle, la ville qui a vu naître le sionisme moderne en 1897. Puisse en effet se lever un jour nouveau, où la haine sera vaincue par le sens de la responsabilité et l’espérance de la liberté.

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Shimon Samuels est directeur émérite des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal
Alex Uberti est chercheur et consultant indépendant

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Pour plus d’informations, contactez csw-europe@gmail.com