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« Téhéran commandite terreur, antisémitisme et homophobie. Ces délits doivent être portés à l’ordre du jour de la prochaine session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, en juin prochain. » 

Paris, le 24 avril 2017

Dans une lettre adressée au Haut Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Zeid Ra’ad Al Hussein, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, lui faisait savoir que, « il y a peu, il a été porté à l’attention des dirigeants russes que les homosexuels tchétchènes subissaient des traitements barbares. Et le monde entier s’en indigne ». Il ajoutait que « les tortures et exécutions qui seraient infligées aux gays par le régime iranien semblent pourtant échapper à la vigilance du Conseil des droits de l’homme ».

La lettre rappelait que « Ramzan Kadyrov, chef de la République de Tchétchénie, avait déclaré qu’‘‘il n’y a pas d’homosexuels en Tchétchénie’’. Cette affirmation reprend celle de l’ancien président d’Iran, Mahmoud Ahmadinejad : ‘‘Il n’y a pas d’homosexuels en Iran’’... Notre Centre considère ce langage comme une déclaration d’ordre politique plutôt que démographique ».

M. Samuels citait un rapport d’Amnesty International signalant la pendaison d’un adolescent gay, en juillet dernier, dans la prison d’Arak : « L’Iran a démontré que son enthousiasme à mettre à mort des mineurs délinquants, en violation du droit international, n’a pas de limites », et une révélation publiée en 2009 sur le site britannique de WikiLeaks : « L’Iran a exécuté quelque six mille gays et lesbiennes depuis la Révolution islamique, de 1979 à 2008. »

Un autre commentaire significatif a été apporté par Stefan Schaden, représentant des droits LGBT : « Alors que l’État islamique jette les gays par-dessus les toits, la République islamique les pend. »

« Visiblement, rien de tout cela n’a eu d’impact sur le Conseil des droits de l’homme de l’ONU », s’indignait M. Samuels, poursuivant : « La semaine dernière encore, certaines sources ont rapporté que des coups de feu avaient été tirés dans la province d’Esfahan quand la police a arrêté, en faisant usage de la force, plus de trente hommes âgés de 16 à 30 ans, afin de leur faire subir un examen médical pour homosexualité. Ils sont maintenant détenus par les Gardiens de la Révolution, en instance de peine de mort, en vertu de la charia. »

Le Centre soutenait que « l’Iran perpétue la doctrine nazie en ciblant les Juifs (aujourd’hui l’État juif d’Israël) et les homosexuels ».

Dans le cadre de son action de défense des victimes de toutes les persécutions, le Centre a fait campagne, il y a trois ans, contre les mauvais traitements infligés aux gays en Ouganda. Dans cette même optique, il s’est joint au mouvement qui fait pression pour que le bâtiment qui abritait le Schwules Museum (Musée homosexuel) de Berlin lui soit restitué… Ce lieu est l’une des étapes sur la route des victimes de cette ville : depuis la Topographie de la Terreur SS au Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe, au Mémorial aux Sintis et aux Roms, et à l’extermination des handicapés.

« Téhéran commandite terreur, antisémitisme et homophobie. En tant que tel, l’Iran doit être tenu pour responsable de sa politique nazifiante envers les homosexuels. Nous vous appelons à signifier ce délit au professeur Vitit Muntarbhorn, votre enquêteur nouvellement nommé chargé de ‘‘protéger les LGBT contre la violence’’, afin qu’il vienne en aide à ce groupe contre la persécution dont il est l’objet en Iran et ce, à titre hautement prioritaire… Cette question doit aussi être portée à l’ordre du jour de la prochaine session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, en juin prochain », concluait M. Samuels.