Paris, le 5 juin 2023

Le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, surveille chaque année les stands de sept salons du livre arabes ainsi que les médias du monde arabe.

Lors d’un webinaire du Forum du Moyen-Orient (Middle East Forum), son analyste expert en finance, Jordan Cope, a présenté une remarquable classification des médias parrainés par les États sunnites et chiites.

Les chaînes de télévision Al-Jazeera au Qatar et TRT Türk sont toutes deux largement considérées comme des partisans des Frères musulmans, un mouvement politique panislamique.

L’Iran chiite diffuse PressTV en Europe et HispanTV en Amérique latine. Toutes deux font partie de la machine de propagande du régime iranien. Elles inculquent régulièrement des théories du complot antisémites et des informations négationnistes.

Au nombre des médias chiites non étatiques, Al-Manar est une chaîne de télévision basée au Liban, dont l’actionnaire majoritaire est le Hezbollah. Comme exemple de sa rhétorique, voici une citation de son directeur au sujet d’un Premier ministre israélien : « Nous voulons nous rapprocher de lui, non pas pour l’interviewer, mais pour le tuer. » Al-Manar est spécialement épinglée comme une organisation terroriste internationale. C’est pourquoi elle est interdite, entre autres, aux États-Unis, en France et en Allemagne.

Le Hamas, autre organisation internationalement reconnue comme terroriste, a également sa propre chaîne, Al-AqsaTV. Basée à Gaza, elle est réputée pour son incitation à la violence et à l’antisémitisme, en particulier dans son émission pour enfants « Les pionniers de demain ».

« Ailleurs qu’en Israël... la liberté d’expression au Moyen-Orient est limitée », indiquait Jordan Cope.

Il s’est concentré sur le réseau Al-Jazeera, dont la version en langue anglaise est censée être très différente, et supposément équilibrée.

M. Samuels se souvient d’une réunion de l’Association de la presse anglo-américaine de Paris, à laquelle assistait un nouveau rédacteur en chef d’Al-Jazeera English. « J’ai demandé si le cheikh antisémite Youssef al-Qaradâwî, qui passait fréquemment à l’antenne d’Al-Jazeera Arabic, apparaîtrait également dans l’édition anglaise... »

Quelques exemples de ses sermons :

- Il a fait l’éloge d’Hitler : « Il a réussi à les remettre [les Juifs] à leur place, même si ces derniers ont exagéré l’Holocauste » ;

- Il a décrit l’Holocauste comme « un châtiment divin » à réitérer, appelant ainsi ouvertement au génocide ;

- Il a cautionné les attentats-suicides palestiniens contre des civils israéliens ;

- Il a appelé à « se venger des ennemis de l’islam », en particulier « les Juifs » ;

- Il a incité à « tuer les sionistes et les Juifs, jusqu’au dernier... ».

Ce rédacteur en chef fraîchement débarqué chez Al-Jazeera English avait insisté sur le fait que, dans son édition anglaise – dans les reportages sur la politique du Moyen-Orient –, « il n’y aurait pas eu de haine » !

Youssef al-Qaradâwî est décédé en 2020 au Qatar, à l’âge de 96 ans.

« Bien que ce cheikh ne soit plus là, Al-Jazeera Arabic, et même l’édition anglaise, portent toujours les germes de la haine », concluait Shimon Samuels.

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