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Lettre ouverte à Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, Paris
par Shimon Samuels, directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal

Paris, le 2 août 2023

Madame la Directrice générale,

Le Centre Simon Wiesenthal a le plaisir de vous exposer ici sa contribution au Patrimoine mondial :

- avec l’Argentine pour Moisés Ville, le village fondé en 1889 par des immigrants juifs fuyant les pogroms de la Russie tsariste et de l’Europe de l’Est ;

- avec la République dominicaine, le seul État ayant accepté d’accueillir des Juifs fuyant le nazisme, lors de la conférence de la Société des Nations de 1939 à Évian. Ces réfugiés fondèrent la ville de Sosúa ;

- Avec l’Azerbaïdjan, pour demander que le village de Qırmızı Qəsəbə figure sur la liste du Patrimoine mondial : des Juifs de la région du Caucase y vivaient sur de hauts plateaux depuis des siècles.

Hélas, d’autre part, Madame la Directrice générale, le Centre Wiesenthal étant partenaire associé de l’Unesco, nous nous tournons vers vous au sujet de votre politique de dépolitisation des États membres, et en particulier en ce qui concerne les revendications de la « Palestine ».

Depuis son adhésion à l’Unesco en 2011, la « Palestine » n’a eu de cesse d’usurper l’identité des héritages juif et chrétien, en s’appropriant leurs sites historiques.

En 2012, la première alarme a été l’affirmation que Jésus était un Palestinien – bien que toutes les sources historiques et religieuses le désignent comme étant de confession juive.

Cette première revendication a été rapidement suivie par la demande de s’approprier la basilique de la Nativité à Bethléem. Bien que ce site soit officiellement sous la garde des Églises grecque orthodoxe, catholique romaine et apostolique arménienne, dans le contexte actuel, ces dernières n’osent guère déclarer qu’elles ont subi des intimidations... Lors de notre visite à Erevan, le catholicos de tous les Arméniens nous a confié que les Palestiniens ne l’avaient même pas informé au préalable de leur intention de prendre le contrôle de la basilique.

Depuis lors, il y a eu toute une série de revendications de la « Palestine » sur des sites du patrimoine juif et chrétien :

- Battir, « terre des oliviers et des vignes » – aussi appelé Khirbet el-Yahud, « ruines des Juifs ». Le village est bâti sur le site de l’ancienne forteresse hasmonéenne de Betar, où eut lieu la révolte israélite de Bar Kochba contre les Romains ;

- le tombeau de Rachel, lieu de sépulture de la matriarche biblique, revendiqué comme la mosquée Bilal bin Rabah ;

- le Mur occidental, le sanctuaire le plus sacré du judaïsme, rebaptisé « mur d’Al-Buraq », en l’honneur de la monture ailée de Mahomet qu’il avait attachée au Mur pendant que le Prophète effectuait sa visite nocturne au paradis ;

- Hébron et le tombeau des Patriarches, également connu sous le nom de grotte de Machpelah, revendiqué comme la mosquée Ibrahimi ;

- les grottes de Qumrân et les manuscrits de la mer Morte – les manuscrits les plus anciens, principalement en hébreu, mais certains aussi en araméen et en grec, d’une importance historique et religieuse capitale – ce sont les documents fondateurs du judaïsme et du christianisme.

C’est ainsi, en usurpant l’identité de sites juifs ou chrétiens, leur patrimoine et leur histoire, que la « Palestine » cherche à affirmer sa légitimité.

Madame la Directrice générale, nous attirons votre attention sur l’appétit vorace de la Palestine, qui aspire maintenant à s’accaparer Jéricho, cité biblique vénérée des juifs et des chrétiens, que le chef israélite Josué avait conquise.

Au nom de notre Centre, nous vous prions instamment d’être encore une fois cohérente avec votre intention de dépolitiser l’Unesco, afin que le Centre du patrimoine mondial puisse se concentrer sur la protection et la préservation de tous les sites. Cette année, le Comité du patrimoine mondial doit se réunir à Riyad. Nous souhaitons à l’Arabie saoudite, en tant qu’hôte, un franc succès.

Veuillez croire, Madame la Directrice générale, en l’assurance de nos respectueux hommages.

Shimon Samuels
Directeur des Relations internationales
Centre Simon Wiesenthal

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Pour plus d’informations, contactez csweurope@gmail.com