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Paris, le 13 juin 2019 

En juin 2018, pour le 24e anniversaire de l’attentat contre le centre juif Amia, le Centre Wiesenthal avait organisé avec la Henry Jackson Society et l’ambassade d’Argentine au Royaume-Uni une audience au Parlement britannique, pour s’entretenir des mandats d’arrêt internationaux dits « notices rouges » délivrés par Interpol à la recherche des cinq derniers Iraniens complices de cet attentat. Attentat qui avait fait 85 morts et plus de 300 blessés.

Michael Kaplan, conseiller de la Reine et expert en matière d’extradition, a présenté le cas où ces suspects mettraient les pieds en Grande-Bretagne – ils sont toujours actifs sous le régime de Téhéran. Ils seraient immédiatement sous le coup d’une demande d’extradition par l’Argentine.

Le Centre Wiesenthal est actuellement en pourparlers avec l’Assemblée nationale française pour y réitérer cette audience.

Le ministère argentin des Affaires étrangères a demandé à ses ambassades établies dans trente pays de commémorer cet événement. Le Centre Simon Wiesenthal-Europe y a participé, le 11 juin à Paris et le 12 juin à Londres.

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À Paris : Shimon Samuels et l’ambassadeur d’Argentine en France, S.E. Mario Raúl Verón Guerra,
et
le délégué permanent argentin auprès de l'Unesco, S.E. Rodolfo Terragno.

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À Londres : Shimon Samuels, l’ambassadeur d’Argentine au Royaume-Uni S.E. Renato Carlos
Sersale di Cerisano, et Sir Alan Duncan, ministre d’Etat responsable de l’Europe et des Amériques
au ministère britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth.

Douze ans avant l’attentat d’Amia était survenu celui de la synagogue Copernic, à Paris, en 1980. Le Premier ministre de l’époque, Raymond Barre, l’avait qualifié d’« attentat odieux qui voulait frapper des Israélites et qui a frappé des Français innocents ». Or, il est bouleversant d’apprendre que des journalistes qui couvraient les commémorations d’Amia ont déclaré : « Parmi les 85 tués et 300 blessés se trouvaient de nombreux ‘‘innocents’’ », soit des non-Juifs.

M. Samuels s’est par contre réjoui du fait que « le Royaume-Uni a proscrit l’aile politique et militaire de l’organisation terroriste Hezbollah, qui est contrôlée par l’Iran ». Il a exhorté « tous les 46 autres Etats membres du Conseil de l’Europe à faire de même ». En outre, a-t-il indiqué, « la découverte, il y a à peine trois ans, par des agents britanniques du contre-terrorisme – avec l’assistance d’Israël – d’une cache d’armes et d’explosifs du Hezbollah dans le nord de Londres devrait déclencher l’alarme de tous les pays d’Europe ».

Le rapport du procureur Alberto Nisman, qui a enquêté sur l’attentat d’Amia et qui a été assassiné le matin du jour où il devait présenter ses conclusions au Congrès argentin, avait révélé la présence de 90 cellules dormantes du Hezbollah en Argentine et d’autres cellules dans huit pays d’Amérique du Sud et des Caraïbes.

Les deux pires atrocités perpétrées contre des Juifs en Amérique latine – l’attentat de 1992 contre l’ambassade d’Israël, avec ses 29 morts et plus de 150 blessés, et celui d’Amia en 1994 – sont toutes deux l’œuvre du Hezbollah, contrôlé par Téhéran…

« Le Centre compte encourager les 35 Etats membres de l’Organisation des Etats américains à adopter la définition historique de l’antisémitisme selon l’Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste en bannissant le Hezbollah de toutes les Amériques », a déclaré M. Samuels.

« Les commémorations sont des outils pour l’éducation, mais les familles des victimes et les blessés méritent que justice leur soit rendue », concluait le Centre.