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Paris, le 19 mai 2016

« Beaucoup de nos adhérents mettent sa remise en liberté en perspective avec la récente résolution de l'Unesco, approuvée par la France, qui éradique l'identité juive de ses lieux saints. En outre, une conférence doit se tenir à Paris qui mettra la sécurité d'Israël en péril ; l’État juif sera exclu de ces négociations ».

« La libération de Diab ne peut qu'encourager les djihadistes à perpétrer d'autres attentats en France, avec l'assurance d'échapper à toute sanction. C'est pourquoi nous prions instamment la Justice française de remettre Diab en prison, avant qu'il ne puisse fuir le pays en héros vénéré des islamistes. »

Dans une lettre adressée au ministre français de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, lui exprimait sa protestation indignée face à la remise en liberté de l'auteur présumé de l'attentat de la synagogue Copernic, Hassan Diab.

M. Samuels lui rappelait que, « le 3 octobre 1980 à 18h35, une bombe explosait devant la synagogue Copernic, à Paris, tuant quatre passants et blessant 40 fidèles à l'intérieur de l’édifice. Raymond Barre, alors Premier ministre, avait déclaré qu'''un attentat odieux qui voulait frapper les Israélites a frappé des Français innocents''. L'une des victimes était Aliza – l'épouse d'un cinéaste israélien, Micha Shagrir –, venue à Paris pour un week-end et invitée chez la journaliste Tamar Golan ».

À titre personnel, il ajoutait : « Ce jour-là, j'accompagnais Aliza depuis l'appartement de son hôtesse jusqu'au coin de la rue Copernic, toute proche. C'est là que, quelques secondes plus tard, la mort allait la frapper. Bien que les pouvoirs publics aient accusé l'extrême droite, j'avais immédiatement soutenu que l'attentat réunissait toutes les caractéristiques du terrorisme palestinien et de l'extrême gauche locale. »

La lettre soulignait qu'« au lendemain de Copernic, tout au long des deux années suivantes, nous avions recensé 73 cas semblables d'attentats antisémites, dont 29 en France, la plupart à Paris. Cette situation s'est achevée au cours de l'été 1982 avec l'incursion israélienne au Sud-Liban, où les terroristes européens s'étaient dispersés dans des camps d'entraînement de l'OLP. De retour chez eux, ils ont déplacé leurs cibles vers les banques et les infrastructures gouvernementales – au lieu des synagogues –, ce qui a donné lieu à de sévères mesures de répression ».

M. Samuels décrivait comment, « en 1999, les services du renseignement français obtinrent des éléments de preuves contre les auteurs du crime. Parmi eux figurait Hassan Diab, Palestinien natif de Beyrouth et membre du Front populaire de libération de la Palestine - Opérations spéciales (FPLP-OS), présumé avoir fabriqué et fait exploser la bombe ». Il précisait : « Les éléments de preuves rapportés, tels que faux passeports, analyses graphologiques, témoignages de membres du FPLP et autres, glanés par les services du renseignement européens et américains, conduisirent en 2008 à l'arrestation d'Hassan Diab à Ottawa, au Canada. Il s’ensuivit deux ans de résidence surveillée et une campagne menée par des sympathisants palestiniens solidaires pour clamer une erreur d’identité... J'ai assisté en 2010 aux audiences d’extradition, qui dégénérèrent en manifestations anti-Israël. Durant les quatre années suivantes, le Centre Wiesenthal mena campagne pour réclamer son transfert vers une cour parisienne. »

M. Samuels poursuivait sa lettre en ces termes : « Après maints appels, Diab arriva enfin en France où, en février 2015, il fut inculpé pour meurtre. Les avocats de la défense présentèrent deux demandes d’annulation de la décision, au motif que les preuves présentées manquaient de crédibilité. Le 17 décembre, ces deux demandes furent rejetées par la cour d’appel de Paris. »

Le Centre déplorait que « Diab a été relâché sur la base d'un alibi de son épouse. Fait ironique, compte tenu du témoignage d'une prostituée parisienne qui avait identifié Diab en tant que client d'un hôtel parisien situé près de la rue Copernic, la veille de l'attentat ». Il faisait valoir qu'« après 36 ans d'attente, l'espoir que justice soit rendue pour les victimes et les survivants de Copernic a été trahi. Beaucoup de nos adhérents mettent sa remise en liberté en perspective avec la récente résolution de l'Unesco, approuvée par la France, qui éradique l'identité juive de ses lieux saints. En outre, une conférence doit se tenir à Paris qui mettra la sécurité d'Israël en péril ; l’État juif sera exclu de ces négociations ».

M. Samuels concluait sa lettre en ces termes : « La libération de Diab ne peut qu'encourager les djihadistes à perpétrer d'autres attentats en France, avec l'assurance d'échapper à toute sanction. C'est pourquoi nous prions instamment la Justice française de remettre Diab en prison, avant qu'il ne puisse fuir le pays en héros vénéré des islamistes. »