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Paris, le 2 février 2016

Le Centre Wiesenthal au ministre français des Affaires étrangères : « Vous pouvez réaliser votre rêve de deux États en faisant pression sur les Palestiniens pour qu'ils reconnaissent ''l'État juif d'Israël''. »

« Sans ce prérequis, vous ne faites que renforcer l'obstination des Palestiniens à poursuivre leur fol objectif d'éliminer les Israéliens jusqu'au dernier ».

Dans une lettre adressée au ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, lui indiquait que, « le 13 janvier dernier, date anniversaire du ''J'accuse'' d'Émile Zola, notre Centre organisait une soirée de gala avec projection de notre film ''Ce n'est pas un rêve : la vie de Theodor Herzl'', sur les Champs-Élysées, sous le haut patronage de Monsieur le Président François Hollande et le parrainage de Madame la Maire de Paris, Anne Hidalgo ».

M. Samuels soulignait que « cette soirée commémorait deux événements symboliques : le soutien que le gouvernement français avait accordé à l'appel de Zola contre l'antisémitisme dans l'affaire Dreyfus, d'une part ; d'autre part, c'était un hommage rendu à Herzl pour sa vision d'un État juif souverain ».

La lettre faisait valoir que « l'appel du Ministre à reconnaître inconditionnellement un État palestinien est en contradiction avec l'engagement de votre gouvernement, ce 13 janvier, envers le Centre Simon Wiesenthal. En épinglant l'État juif, vous ne faites qu'évoquer la diabolisation de Dreyfus et vous donnez votre aval à ceux qui souhaitent éradiquer l'entreprise sioniste de Herzl ».

M. Samuels suggérait que « le rêve français de deux États peut aisément devenir réalité, en se passant de conférences internationales et de grandeur diplomatique. La France peut, à la tête de l'Europe, faire pression sur les dirigeants palestiniens pour qu'ils reconnaissent ''l'État juif d'Israël'' comme condition sine qua non d'un ''État arabe de Palestine'' ».

Le Centre soutenait que « cette décision impliquerait :

- la fin de l'usurpation d'identité totale de l'histoire juive afin de valider une légitimité palestinienne

- la reconnaissance de la légitimité de la présence juive et de sa souveraineté

- le remplacement de leur emblème national qui représente une Grande Palestine, surimposé sur la carte d'Israël tout entière

- la fin de l'incitation à la haine et à la violence au nom de la ''déjudaïsation'' de la Terre sainte pour qu'elle soit ''judenrein'' (terme nazi pour ''nettoyée de ses juifs''). »

La lettre insistait sur le fait que, « sans ce prérequis, Monsieur le Ministre, votre projet ne fait que renforcer l'obstination des Palestiniens à poursuivre leur fol objectif d'éliminer les Israéliens jusqu'au dernier ».

M. Samuels concluait sa lettre en ces termes : « En outre, votre projet rendra les Juifs de France encore plus vulnérables, en remettant au goût du jour la recrudescence antisémite anti-dreyfusarde. Et ce, à l'heure où Israël est obligé de rejeter cette recette française indigeste. Recette que la France ne digérerait certainement pas non plus, si elle était contrainte de reconnaître l'État islamique. »