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Paris, le 10 novembre 2015 

Dans une lettre adressée à la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, lui exprimait « sa vive préoccupation face au partenariat récemment signé entre l'Institut du monde arabe (IMA)et le délégué palestinien à l'Unesco, Elias Sanbar, pour créer ''un musée national d'art moderne et contemporain de Palestine''. Selon les dires de M. Jack Lang, président de l'IMA, ce musée ''lui a rappelé le Musée de la résistance Salvador Allende'' ». 

« Établir un tel parallèle équivaut à comparer la démocratie israélienne à une dictature militaire fasciste de type Pinochet », alertait M. Samuels.

Le Centre rapportait ces commentaires de M. Lang : « Mettre en place un musée national d’art moderne et contemporain est un signe de combat… L’IMA a noué des liens avec un musée destiné à rayonner sur toute la Palestine qui sera inauguré en mai prochain à Ramallah. Nous réfléchissons aussi à un grand événement qui donnerait à voir cette richesse culturelle. Car c’est par le biais de la culture que nous parviendrons à faire comprendre au monde que ce peuple ne demande qu’à vivre et à éduquer ses enfants. »

Le Centre rapportait ces commentaires de M. Lang : « Mettre en place un musée national d’art moderne et contemporain est un signe de combat… L’IMA a noué des liens avec un musée destiné à rayonner sur toute la Palestine qui sera inauguré en mai prochain à Ramallah. Nous réfléchissons aussi à un grand événement qui donnerait à voir cette richesse culturelle. Car c’est par le biais de la culture que nous parviendrons à faire comprendre au monde que ce peuple ne demande qu’à vivre et à éduquer ses enfants. »

La lettre soulignait que « l'IMA se présentait comme une fondation française d'utilité publique en partenariat avec les vingt-deux États membres de la Ligue arabe depuis 1996, sous le contrôle financier de l’État français, ce qui le fait ainsi entrer sous la tutelle de votre ministère ».

M. Samuels expliquait que « depuis 2011, avec l'entrée de la Palestine à l'Unesco, le patrimoine culturel juif est la cible d'une féroce campagne de vol de son identité : des sites bibliques saints tels que le caveau des Patriarches ou le tombeau de Rachel ont été rebaptisés en mosquées ; les manuscrits de la mer Morte sont revendiqués comme patrimoine palestinien ainsi que, le mois dernier, le Kotel ou Mur occidental du Temple, le site le plus sacré du judaïsme.

« En fait, déjà en 2012, lors de la session du comité du Patrimoine mondial de Saint-Pétersbourg, en Russie, le lieu de naissance du christianisme – l'église de la Nativité à Bethléem – a stratégiquement changé de propriétaire, sous le prétexte anachronique que ''Jésus était palestinien'' ».

La lettre faisait remarquer que, « au lieu de construire une nation sur la base de ses mérites propres, il semblerait que le concept de Palestine ne puisse être validé qu'en remplaçant 3 500 ans de culture, d'histoire et de patrimoine juif, effaçant par là même l’État juif de la carte. D'ailleurs, cette substitution s'affiche publiquement sur le logo de tous les documents palestiniens officiels. Et, pas plus tard que la semaine dernière, le président Mahmoud Abbas déclarait : ''La Palestine, c'est Israël dans son ensemble'' ».

Le Centre ajoutait : « Étant donné que le le budget de l'IMA est entièrement financé par le contribuable français, votre gouvernement devra sans aucun doute assumer toute la responsabilité de l'intégrité de ce ''musée-combat'' de Palestine ».

La lettre rappelait comment, « lors de l'inauguration de l'IMA, le 30 novembre 1987, le président François Mitterrand avait souhaité, dans son discours, ''essayer encore de mieux comprendre ce qu’est la France que nous avons, nous, pour charge – quelle belle charge ! – de servir et de proposer à l’amitié, à l’amour et au respect des autres peuples !'' »

La lettre se poursuivait en ces termes : « Israéliens et Palestiniens faisaient clairement partie de ce souhait. Malheureusement, quand M. Lang parle d'un peuple palestinien qui ''ne demande qu'à vivre et à éduquer ses enfants'', il ne fait que rendre le projet de l'IMA suspect. »

« Par conséquent, Madame la Ministre, nous vous demandons instamment de convoquer une enquête publique indépendante pour examiner la conception et le contenu du projet de l'IMA d'un musée de Palestine, et de suspendre tout financement étatique jusqu'à ce que preuve soit faite que ce n'est pas une nouvelle arme dans le conflit du Moyen-Orient », concluait M. Samuels.