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« Le refus de Kuwait Airways de transporter des passagers israéliens déroge aux principes de non-discrimination de vos organisations et doit entraîner la suspension du Koweït. »

Paris, le 8 avril 2018

Dans des lettres adressées au directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, Roberto Azevedo, et au PDG de l’Association internationale du transport aérien, Alexandre de Juniac, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, leur exprimait « la vive inquiétude de nos membres face au refus de Kuwait Airways, compagnie aérienne contrôlée par l’Etat du Koweït, d’embarquer des passagers israéliens ».

M. Samuels défendait qu’« un gouvernement peut déterminer le droit d’entrée dans son territoire souverain et les personnes à qui il peut délivrer un visa… C’est cependant une discrimination flagrante que de refuser à un passager l’embarquement – du fait de son appartenance ethnique, son sexe, sa religion ou son identité nationale – sur des vols qui bénéficient de l’Accord relatif au transit des services aériens internationaux (International Air Services Transit Agreement, IASTA). Ce droit est connu sous le nom de ‘‘septième liberté de l’air’’ : ‘‘Le droit pour un transporteur de passagers ou de marchandises d’un Etat d’exploiter, entièrement hors de son territoire, des lignes et d’assurer un service entre deux autres Etats’’. »

La lettre indiquait que « cette discrimination est aggravée quand les victimes d’un tel sectarisme sont uniquement des passagers de nationalité israélienne, dans le sens où ce traitement n’est appliqué qu’aux citoyens de l’Etat juif. Conformément à la définition de l’antisémitisme de l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), il s’agit bien là d’antisémitisme. Cette définition est maintenant reconnue internationalement par de nombreux Etats membres de votre organisation ».

M. Samuels soulignait que, « plutôt que de transporter des Israéliens, Kuwait Airways, en raison de la politique adoptée par les Etats-Unis, a fermé sa liaison entre New York et Londres. » … « Une controverse agite la décision de justice de la cour de Francfort, décision actuellement en appel, qui estime que le refus de Kuwait Airways d’enregistrer un passager israélien sur son vol entre Berlin et Bangkok ne soulève aucun problème. » M. Samuels ajoutait : « Cette affaire est d’autant choquante qu’elle se déroule en Allemagne, là où les Juifs s’étaient vu interdire de franchir la frontière sous le régime nazi, un non-droit qui les avait menés à l’extermination. »

Le Centre soutenait que « la politique de Kuwait Airways déroge aux principes de non-discrimination de l’Organisation mondiale du commerce (OMS) » et que « l’Allemagne est maintenant partie complice. Nous vous prions instamment de condamner le comportement de cette compagnie aérienne et de considérer cette affaire comme un litige officiel qui implique ces deux pays. En ce qui concerne le Koweït, il doit être suspendu de l’OMS tant que ce problème de discrimination n’est pas résolu ».

De la même façon, il a été affirmé que « la politique de Kuwait Airways enfreint les valeurs fondamentales de l’IATA, en particulier sa revendication ‘‘d’agir avec une simple touche humaine’’ et son ambition ‘‘d’améliorer l’expérience des passagers en traitant les commandes au cas par cas’’ ».

« Nous vous prions instamment de condamner le comportement de cette compagnie aérienne et de suspendre le Koweït de l’IATA tant que cette affaire de discrimination n’est pas résolue », concluait M. Samuels.