Imprimer

« En tant que seule agence onusienne avec un mandat spécial pour la protection de l’intégrité de l’Holocauste, il vous incombe de vous ériger contre M. Abbas et de le condamner pour profanation des victimes. »

Paris, le 3 mai 2018

Dans une lettre adressée à la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, précisait que « l’Unesco est la seule agence onusienne avec un mandat spécial pour la protection de l’intégrité de la mémoire de l’Holocauste et pour l’enseignement de son histoire ».

M. Samuels déplorait que, « néanmoins, nos membres, spécialement en Europe, s’interrogent : ‘‘Que fait l’Unesco quand Mahmoud Abbas, le président palestinien – s’adressant au Conseil national palestinien à Ramallah –, lance une tirade antisémite, profanant la mémoire de l’Holocauste et de ses victimes ?’’ »

La lettre indiquait que « la leçon de négationnisme de l’Holocauste donnée par M. Abbas a été jugée inadmissible par l’Union européenne, mais que fait l’Unesco ? »

M. Samuels faisait valoir que « l’Unesco n’a pas toujours gardé le silence :
- En 2001, le Comité du patrimoine mondial, réuni à Cairns, en Australie, a fait pression sur la Pologne pour qu’elle ferme ‘‘la discothèque d’Auschwitz’’ ;
- En 2003, dès notification de notre Centre, le directeur général Koichiiro Matsuura a exigé et obtenu que le pamphlet tsariste Les Protocoles des Sages de Sion – surnommé ‘‘le mandat pour génocide’’ et ‘‘la Bible d’Hitler’’ – soit retiré d’une exposition à la bibliothèque d’Alexandrie, rénovée par l’Unesco ;
- En 2016, la directrice générale Irina Bokova a adressé un blâme aux responsables du gouvernement iranien pour leur ‘‘concours de bandes dessinées sur l’Holocauste’’. Le message de l’Unesco stipulait que ce concours allait ‘‘complètement à l’encontre de l’esprit de l’Unesco…’’ Il soulignait ‘‘l’urgence d’enseigner l’histoire du génocide perpétré contre le peuple juif afin que de tels crimes ne se reproduisent pas’’. »

Le Centre réitérait sa question : « Alors, Madame la Directrice générale, que fait l’Unesco aujourd’hui ? » Il poursuivait en ces termes : « Les préjugés d’Abbas, qui proclame que la persécution des Juifs d’Europe a été ‘‘causée par leur propre conduite en tant que banquiers et usuriers’’, ne fera qu’encourager son auditoire palestinien à honnir ses voisins juifs et, inévitablement, à inciter tous les antisémites du monde. »

La lettre affirmait qu’« assurément, le président palestinien a offensé le préambule de l’acte constitutif de l’Unesco en détruisant tout espoir que ‘‘les défenses de la paix soient élevées dans l’esprit des hommes’’... »

Le Centre priait instamment Mme Azoulay « de s’ériger contre les propos d’Abbas et de condamner le double meurtre des six millions de Juifs, une première fois par les nazis et maintenant par le négationnisme proféré par le leader palestinien ».

« Madame la Directrice générale, aujourd’hui nous voulons tous savoir ‘‘ce que fait l’Unesco’’ », concluait M. Samuels.