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 Paris, le 29 mars 2016

Traduction du discours de Shimon Samuels, directeur des Relations internationales du Centre, au rassemblement du 21 mars

Chers amis, défenseurs d'Israël, juifs et non juifs – je reconnais parmi vous de nombreux amis chrétiens et des membres de notre Centre,

En 2000-2001, j'ai passé beaucoup de temps au Comité des droits de l'homme, rebaptisé aujourd'hui « Conseil », ici à Genève.

En tant que seul Juif élu au Comité directeur international (CDI) de la Conférence mondiale des Nations Unies contre le racisme de Durban – comité qui a vu le jour et qui a grandi dans le bâtiment qui se tient devant vous –, j'ai assisté à de nombreuses réunions préparatoires et contribué à la rédaction de maints projets de résolutions.

Au cours d'une session sur le négationnisme, le représentant de l'OLP s'est glissé derrière mon siège et m'a soufflé à l'oreille : « Si vous nous donnez la Palestine, nous vous donnerons l'Holocauste. » Un de mes amis hollandais a immortalisé l'indignation qui se lisait sur mon visage par une photo.

À mon arrivée à Durban, on m'a littéralement éjecté du CDI, où on m'avait baptisé « le Juif du monde », avec l'intention de dégrader mon statut de président élu du Caucus juif de Durban.

La conférence de Durban s'est achevée le 8 septembre, 72 heures avant le 11-Septembre.

Le 6 décembre, on m'a en quelque sorte invité à Genève pour la dernière réunion du CDI. À mon arrivée, on m'a signifié que je n'étais pas le bienvenu, mais du fait de la présence du Haut Commissaire, on n'a pas pu me renvoyer.

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On avait déposé sur chaque siège un papier bleu : un projet en huit points de l'après-Durban, calqué sur le programme Sullivan contre l'apartheid en Afrique du Sud :

1. Une campagne de sensibilisation menée par les agences de l'ONU contre « l'apartheid israélien »

2. Une campagne judiciaire, avec le recours de la Cour internationale, sur « les crimes de guerre » et « les crimes contre l'humanité » commis par Israël

3. L'abrogation du Droit au retour pour les Juifs

4. Son remplacement par un droit au retour des Palestiniens de 1948 (une session sur cette campagne se tient ici même cet après-midi)

5. Le rétablissement d'un boycott économique renforcé

6. Des embargos culturels, scientifiques, sportifs et académiques (connus aujourd'hui sous le nom de « BDS »)

7. La rupture des relations diplomatiques, transformant Israël en État paria

8. Des pénalités pour les États et les ONG qui refusent de se conformer à ces directives.

Une annexe répertoriant les candidats bailleurs de fonds était jointe au projet.

Puis le CDI a brutalement rejeté la paternité de ce document alors qu'il m'était arraché des mains.

Pourtant, depuis ces quinze dernières années, ceci est bien la feuille de route de nos ennemis, au développement exponentiel.

Seuls les points 7 et 8 : « rupture des relations » et « pénalités pour non-acceptation » ne sont pas encore invoqués.

Le 1er mars dernier, soit juste un peu plus de deux semaines de cela, le ministre des Affaires étrangères palestinien Riyad Maliki – au cours de cette même session du Conseil des droits de l'homme – a appelé la communauté internationale à interdire à tous les détenteurs de passeports israéliens résidant dans les Territoires de franchir toute frontière.

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À l'heure où l'Union européenne vient d'adopter l'étiquetage obligatoire des produits en provenance des colonies israéliennes, nous avançons sur une pente glissante qui risque de mener à un boycott général. C'est ainsi que ce ministre palestinien propose un scénario catastrophe pour les Juifs – scénario qui rappelle celui des années 1930 –, à savoir que les passeports israéliens, quand ils sont contrôlés aux frontières et dans les aéroports, soient retenus jusqu'à ce que leurs détenteurs prouvent qu'ils résident en-deçà d'une ligne verte, dont se soucient peu aujourd'hui les services d'immigration.

Bien que peu d'États risquent d'adopter cette disposition, le simple fait que le Conseil des droits de l'homme donne son aval à ce concept – sans le moindre soupçon d'indignation – établit un précédent pour les États et les ONG hostiles à Israël.

Et voilà que ce fameux concept va s'envoler de Genève à Porto Alegre, le Forum social mondial des ONG qui se tient chaque année au Brésil. Un rassemblement dont le seul objectif est de nuire à Israël et à ses défenseurs. Un rassemblement auquel seul le Centre Wiesenthal, parmi toutes les organisations juives sionistes, assiste. Le concept continuera ensuite sa route pour atterrir sur ce continent, au Forum social européen, le satellite de Porto Alegre : c'est là que le mouvement BDS se coordonne. Il finira sa course dans le système onusien, d'où il sera régurgité partout dans le monde.

En ces jours qui précèdent la Pâque juive, rappelons-nous que Dieu nous a sortis d'Égypte « Beyad Chazaka », « les poings serrés », et « Zroah Netuya », « le bras étendu ». En termes diplomatiques : « avec une carotte et un bâton. »

Pour endiguer l'antisémitisme du Conseil des « torts » de l'homme de l'ONU réuni face à nous, nous avons besoin de deux arguments :

- utiliser l'arsenal des droits fondamentaux pour renforcer notre cause ;

- et rappeler au monde le point 8 du programme de l'après-Durban, qui n'a pas encore été invoqué : « Pénalités pour les États et les ONG qui refusent de se conformer à ces directives. »

Ceci risque de faire trop mal, étant donné que le chantage ne finit jamais avec la première morsure. Merci.