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Le Centre Wiesenthal interroge Panasonic France : « Nous avons ouï dire que cette technologie serait fabriquée par votre entreprise. Pourquoi donc Air France prétend-elle qu’il ne pourra être remédié à cette défaillance qu’en septembre ? »

Paris, le 7 août 2015

Dans une lettre adressée à Fang Liu, secrétaire générale de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) nouvellement élue, Shimon Samuels, directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, lui faisait remarquer que « le préambule de votre convention met en lumière le rôle de l'aviation civile pour ''créer et préserver entre les nations et les peuples du monde l'amitié et la compréhension, alors que tout abus qui en serait fait peut devenir une menace pour la sécurité générale'' ».

Il citait également l’article 28 de cette agence qui compte 191 États membres, engageant ces derniers à « assurer la publication de cartes et plans aéronautiques […] conformément aux normes […] de la présente Convention ».

M. Samuels signalait que « la suppression par Air France de l’État d'Israël – État membre de l'OACI – des cartes de suivi de vol, ainsi que de Tel-Aviv, son aéroport national – desservi par Air France – semble contrevenir à la convention de l'OACI. Pire, ces lieux omis ont été remplacés par des sites palestiniens qui, eux, ne sont pas desservis par Air France.

Le Centre déplorait que « c'est la troisième fois que cette distorsion survient :

- en 1992, dans sa brochure ''Passeport pour le Moyen-Orient'' à l'intention de ses plus grands voyageurs

- en 1999, dans son calendrier de vols vers le Moyen-Orient

- en 2015, dans sa présente récidive ».

La lettre se poursuivait en ces termes : « La direction de la compagnie aérienne prétexte maintenant une ''anomalie technologique'', ce qui pourrait poser des questions sur la sécurité des contrôles de vol en ce qui concerne les autres équipements aéronautiques – Air France indique que ''le problème'' ne sera apparemment résolu qu'en septembre. » « Ce manque de tact a offensé les membres de notre organisation et d'autres, incitant nombre de passagers d'Air France à choisir d'autres compagnies aériennes », ajoutait M. Samuels.

Il affirmait que « le fait d'effacer un pays de la carte crée un précédent pour les compagnies aériennes de tous les pays. C'est pourquoi nous demandons instamment à l'OACI d'insister auprès d'Air France pour qu'elle présente des excuses publiques à sa clientèle et qu'elle répare ces ''anomalies technologiques'' au plus vite ».

Une autre lettre, adressée au PDG de Panasonic France, Laurent Abadie, lui demandait confirmation que « cette ''technologie défectueuse'' était bien fabriquée par Panasonic et manufacturée sur votre site français ».

Le Centre lui posait la question suivante : « Si cette distorsion est bien le fait de Panasonic, quelles mesures prenez-vous contre son auteur ? En outre, pourquoi est-ce que la compagnie aérienne semble prétendre que le système ne sera réparé qu'en septembre ? »

« Nous sommes confiants que Panasonic voudra conforter nos membres en faisant son possible pour que cette offense soit réparée sans délai », avançait M. Samuels.

La lettre du Centre à l'OACI soulignait que c'était « son 70e anniversaire : l'organisation a été créée quelques mois avant la fin de la Deuxième Guerre mondiale, alors que 600 000 Juifs et non-Juifs allaient encore être assassinés ».

Et M. Samuels concluait sa lettre en ces termes : « L'aviation civile n'a pas pu les sauver à l'époque, mais une position de l'OACI contre la suppression de l’État juif serait – pour citer votre convention – une déclaration ''de sécurité générale'' pour toutes les nations. »