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Les macabres coups de poignard et l’incinération de Mireille Knoll auront peut-être éveillé les consciences sur la judéophobie qui ronge la France. La question que l’on se pose est : combien de temps cette prise de conscience va-t-elle durer ? Mais nous étions quelque peu naïfs : le jour même de cette marche, le local de l’Union des étudiants juifs de l’université Paris I-Sorbonne était vandalisé et couvert d’inscriptions proclamant « Mort à Israël », « Vive Arafat », « Local raciste, sioniste et anti-goy ».
Une réponse inquiétante en ce jour plein d’espoir.

Paris, le 28 mars 2018

Des milliers de personnes ont défilé ce soir à Paris, de la place de la Nation à l’immeuble de la rescapée de la Shoah de 85 ans assassinée, sous la bannière : « La France unie contre l’antisémitisme. »

Des policiers en civil portaient des brassards pour empêcher les altercations avec des membres du Front national et de l’extrême gauche, cette dernière étant la championne du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions) anti-israélien. Ces activistes avaient été dissuadés de participer au cortège, mais ils ont enfreint l’interdiction, pour être finalement forcés de se replier.

Les manifestants de tous bords, très émus, en particulier les chefs religieux, défilaient tous en silence.

28 March 2018 
“Repose en paix Mireille.” Photo CSW-France

Il convient de rappeler que la dernière fois qu’une manifestation contre l’antisémitisme d’une telle ampleur s’était déroulée, c’était en 1996. Elle avait rassemblé deux cent cinquante mille personnes, scandalisées par l’exhumation d’un homme décédé depuis peu dans le cimetière juif de Carpentras. Son corps avait été retrouvé nu, posé sur un parasol.

Depuis, le massacre du supermarché casher a suscité des protestations, mais uniquement en conjonction avec l’atrocité perpétrée la veille dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo.

Toutes les autres marches sur ce thème consistaient en festivals de haine antisémites en solidarité avec la « Palestine », avec des slogans tels que « Mort aux Juifs », « Les Juifs dehors » et la menace musulmane « Khybar, Khybar » (en mémoire du massacre perpétré par le Prophète Mahomet d’une tribu juive d’Arabie).

Ces manifestations se concluaient souvent par de violentes attaques contre des synagogues et des magasins tenus par des Juifs.

Les macabres coups de poignard et l’incinération de Mireille Knoll auront peut-être éveillé les consciences sur la judéophobie qui ronge la France.

La question que l’on se pose est : combien de temps cette prise de conscience va-t-elle durer ? Mais nous étions quelque peu naïfs : le jour même de cette marche, le local de l’Union des étudiants juifs de l’université Paris I-Sorbonne était vandalisé et couvert d’inscriptions proclamant « Mort à Israël », « Vive Arafat », « Local raciste, sioniste et anti-goy ».

Une réponse inquiétante en ce jour plein d’espoir.