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Buenos Aires, le 4 mai 2018

Depuis mars dernier, la station balnéaire argentine de Mar del Plata abrite le premier procès public d’un groupe de néo-nazis.

Les membres de ce groupe s’étaient rassemblés pour traquer leurs cibles – immigrants, homosexuels ou quiconque considéré par eux comme appartenant à une race inférieure. Ils accompagnaient leurs agressions physiques de vandalisme.

Le procureur avait tenté de négocier avec les prévenus pour leur concéder une sanction mineure sans peine de prison, en retirant les accusations de complot et autres violations du droit pénal.

Le Centre Wiesenthal s’est opposé à de tels compromis en menant une campagne publique pour persuader les juges de ne pas céder au procureur et d’imposer une peine d’emprisonnement appropriée.

Hier, la Cour a décidé que six des prévenus purgeraient une peine de quatre à neuf ans de prison. Les juges ont estimé que « si l’on permet d’imposer des idées par la force ou par la peur, les citoyens ne pourraient plus se sentir eux-mêmes protégés par un minimum de sécurité ».

« Un jour ou l’autre, l’Amérique latine pourrait bien fournir aux démocraties d’Europe et d’ailleurs une nouvelle jurisprudence, au lendemain des régimes militaires totalitaires. Ce procès est un miroir qui reflète la défense de la république », indiquait Ariel Gelblung, le représentant du Centre Wiesenthal en Amérique latine.

Le directeur des Relations internationales du Centre, Shimon Samuels, soulignait quant à lui que « l’Argentine, pays qui a accueilli à la fin de la Deuxième Guerre mondiale le plus grand nombre de criminels de guerre nazis, ne peut se permettre aucune clémence envers les néo-nazis. Notre Centre est fier d’avoir tenu ce rôle dans cette affaire qui devrait faire jurisprudence. Nous resterons vigilants pour que de tels dangers contre la démocratie ne se reproduisent pas ».