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« Le Centre demande instamment à la ministre d’empêcher cette mascarade antisémite en retirant les prix décernés à Betselem, qui milite pour le boycott contre Israël, et Al Haq, qui serait lié au terrorisme palestinien. »

« Cela porte atteinte à un prix qui marque le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU, rédigée par René Cassin, un Juif français ! »

Paris, le 7 décembre 2018

Dans une lettre adressée à la ministre française de la Justice, Nicole Belloubet, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, lui exprimait son écoeurement en apprenant que, « le jour de la Journée internationale des droits de l’homme, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) décerne son ‘‘Prix des droits de l’homme de la République française ‘Liberté, égalité, fraternité’ à deux lauréats qui représentent l’opposé de ces valeurs :

- le groupe israélien B’Tselem, qui milite pour la campagne BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions) contre son propre pays ;

- l’organisation palestinienne Al Haq, qui compte parmi ses dirigeants, selon NGO Monitor, des acteurs clés du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) – une organisation qui figure sur les listes de surveillance européenne et américaine, et qui est responsable du raid d’Entebbe contre un avion d’Air France en 1976, sans compter des centaines d’attentats contre des cibles françaises et juives. »

La lettre estimait que « la CNCDH, en tant qu’entité étatique sous l’égide du ministère de l’Intérieur, enfreint la loi française en cautionnant une ONG, B’Tselem, qui milite ardemment pour le boycott – une activité jugée illégale par le droit français. De même, en récompensant Al Haq, une organisation qui serait liée au terrorisme du FPLP, la CNCDH porte assurément atteinte aux lois de sécurité française et européenne ».

Le Centre demandait instamment à la ministre « d’empêcher cette mascarade antisémite en supprimant ces prix, d’en condamner publiquement les responsables et de s’assurer que ces derniers soient radiés de la CNCDH ».

M. Samuels relatait ensuite une expérience personnelle qu’il avait vécue avec Al Haq : « En tant que seul participant de confession juive élu au Comité directeur international de la Conférence mondiale des Nations unies contre le racisme de Durban de 2001, j’ai été abordé à Genève, au cours d’un Comité préparatoire, par un représentant d’Al Haq. Celui-ci m’a murmuré à l’oreille : ‘‘Donnez-nous la Palestine et nous vous donnerons l’Holocauste !’’ Quand je suis arrivé à Durban, il m’a été dit qu’Al Haq avait été à l’origine de mon expulsion du Comité – une cabale largement antisémite par laquelle j’ai été surnommé ‘‘le Juif international’’. »

« Cela rend-il Al Haq digne de recevoir un prix des droits de l’homme décerné par la République française ? Cette distinction ne porterait-elle pas plutôt atteinte au prix lui-même ? Un prix qui marque le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU, rédigée par René Cassin, un Juif français ! Votre silence, Madame la Ministre, sera interprété comme de l’indifférence », concluait M. Samuels.