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Paris, le 23 juin 2016

A l’occasion d’un dîner riche en célébrités, dont cinq vedettes du cinéma français, le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) a remis ses trophées 2016 – une sculpture en argent représentant l’arbre de vie – à ses récipiendaires : Maurice Lévy, le président de Publicis, Beate et Serge Klarsfeld, les traqueurs de nazis, et Shimon Samuels, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal.

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De gauche à droite : MM. Samuels, Lévy et Klarsfeld.
Photo Alain Azria

Sammy Ghozlan, président du BNVCA, et Richard Odier, président du Centre Simon Wiesenthal - France, ont rendu honneur à M. Samuels « pour le rôle qu’il a joué dans la création du Bureau et pour son engagement dans la lutte contre l’antisémitisme en France et sur la scène internationale ».

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De gauche à droite : MM. Ghozlan, Samuels et Odier.
Photo Alain Azria

Le gala a fait de la maxime de Jean-Paul Sartre son crédo : « Pas un Français ne sera en sécurité tant qu’un Juif, en France et dans le monde entier, pourra craindre pour sa vie. »

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Discours de Shimon Samuels au dîner du BNVCA

Mon cher Sammy, l’équipe du BNVCA, mon président Richard Odier, son beau-père M. René Lévy, responsable de cette soirée, qui m’a informé de cette généreuse récompense, chers amis,

- En 2002, la seconde Intifada faisait rage, avec des répercussions pour les Juifs de toute l’Europe. Cette année-là, Sammy et moi étions tout par hasard assis à la même table au dîner du CRIF. Il avait une idée, un bureau de vigilance, avec une ligne verte que les victimes de menaces antisémites et de violences pourraient appeler. A cette époque, c’étaient surtout les banlieues qui étaient touchées.

Le Centre Simon Wiesenthal avait une certaine expérience dans ce domaine – et c’est ainsi que SOS Antisémitisme est né.

- C’était la deuxième vague de terrorisme antisémite en France.

La première, qui provenait essentiellement du Moyen-Orient, avait frappé entre 1980 et 1982 – de Copernic à la rue des Rosiers avec, entre-temps, 73 fusillades et attentats ciblant des Juifs en Europe de l’Ouest, dont 29 en France.

Cette vague s’est achevée avec l’incursion israélienne, en août 1982, au Sud-Liban, contre les camps d’entraînement terroristes de l’OLP.

Les apprentis terroristes européens sont retournés chez eux. Là, les Juifs n’étaient plus leur première cible : ils avaient besoin d’argent, alors ils ont attaqué des banques, des ambassades et des installations militaires. Et les gouvernements ont commencé à réagir : Vigipirate a été créé, et Action directe, la Bande à Baader et les Brigades rouges ont été éliminées.

Comme le disait Simon Wiesenthal : « Ce qui commence par les Juifs ne s’arrête jamais aux Juifs. »

La deuxième vague de terreur, à partir de 2001, n’a pas vraiment été comprise par les autorités ni par la plupart des Juifs. Elle n’était plus importée. Elle était démographique, native de France, et elle avait lieu dans les banlieues. Beaucoup de Parisiens disaient que « ça se passait là-bas », à juste 30 minutes de la capitale.

- Nous sommes entrés maintenant dans la troisième vague, plus « là-bas » ni plus exclusivement contre les Juifs.

Le BNCVA est issu de SOS Antisémitisme. Pour nous, au Centre Simon Wiesenthal et à l’association Verbe et Lumière-Vigilance, c’est notre partenaire français.

Sammy, comme nous, est un activiste – en anglais on dit un maverick (un anticonformiste, un rebelle) : il est têtu, et il n’a jamais compris ce que « non » voulait dire, que ce soit en tant que témoin à mon procès pour diffamation quand j'ai été attaqué par le CBSP France, ou dans la lutte contre le mouvement BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions).

Qu’il puisse continuer à nous insuffler sa force dans cette bataille sans fin contre nos ennemis, qui sont les ennemis de la démocratie et de la République.

Merci pour cette distinction, que je vais toujours chérir.

Merci au nom de mon épouse, Graciela, c’est vraiment elle qui la mérite.

Vive l’équipe du BNVCA, vive Sammy Ghozlan.

Merci.